Archives de catégorie : mission EAIIST (2019-2020)

Cap Prud’homme en vue (Vincent)

Après 11 jours de raid depuis Dôme C, nous arrivons à notre objectif ultime. 10 jours passés à conduire, 10h par jour, à une allure de 10 à 12 km/h, sur des terrains généralement bosselés et inconfortables. Durant une journée, nous nous sommes concentrés sur la réparation d’une station météorologique installée il y a 3 ans dans le cadre d’un autre raid, le raid ASUMA.

La station
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Sur la route du retour – AGO5, point Barnola puis Dôme C (Vincent)

Depuis le site de mégadune, nous effectuons le voyage retour du raid EAIIST pour rejoindre Dôme C. Nous empruntons les traces laissées par le convoi à l’aller, car la neige tassée est plus dure que celle de la « pampa » autour. Nous progressons ainsi à plus grande vitesse, 12 km/h au lieu de 10 km/h ! Le 15 janvier, nous marquons un stop sur le site d’AGO5, du réseau « Automatic Geophysical Observatory » mis en place en 1995 par les USA pour des études géomagnétiques. Pour permettre l’acheminement de matériel, une piste d’avion a été damée et nous nous arrêtons pour l’entretenir. Difficile d’imaginer l’atterrissage d’avions sur ce site au milieu de nulle-part. Pourtant la découverte d’une palette de C130 portant la mention « property of the US ARMY » permet de certifier que de grosses machines ont atterri ici. Une petite cabane a aussi été mise en place pour assurer l’abri d’une équipe de 4 personnes sur le site.
Avec Pete, l’américain du groupe, nous pénétrons dans ce petit abri et analysons les traces laissées sur les murs par nos prédécesseurs. Pete, semble ému à la vue des écritures et des produits posés sur les étagères, il est un peu chez lui ici. Pendant ce temps, Anthony dame la piste en tirant un appareil destiné à casser les bosses et les boules de neige, un groomer.

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Deuxième semaine sur le raid. (Vincent)

Après une semaine, nous avons déplacé la caravane sur 150 kilomètres pour nous rendre au site de « Paléo ». Bien qu’il s’agisse pour moi de ma deuxième semaine sur le raid EAIIST, pour certains (Joël (responsable scientifique du projet), Anthony (responsable logistique), Nicolas (Médecin), Alex et Quentin (mécaniciens du raid), le raid est déjà une longue aventure. Ils sont partis le 23 novembre de la base de Cap Prud’homme, sur la côte de Terre Adélie (vous pouvez consulter les aventures du raid eaiist sur la page facebook dédiée). Pour eux, ce changement de site est synonyme de retour vers la côte, et j’imagine à les observer qu’il leur tarde d’atteindre la base de Cap Prud’homme début février.

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Première semaine sur le raid. (Vincent)

Avec Laurent et Ghislain, nous avons pris l’avion le 28 décembre pour rejoindre le raid EAIIST qui est parti depuis un mois déjà de la base de cap Prud’homme et se trouve sur le site des mégadunes. Le site des mégadunes est caractérisé par une alternance de dunes de plusieurs kilomètres de long, et séparées les unes des autres d’environ 3 km. Rien de très impressionnant au premier abord car les dunes ne font que 4 à 5 mètres de hauteurs. Pourtant le site mérite le détour, car ces dunes couvrent des surfaces considérables, et personne n’en a encore clairement décrit la formation.

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Dôme C, un must…

Comme je vous le disais Dôme C est un must pour un glaciologue. Ici, la glace s’est accumulée sur 3200 m au cours de centaines de milliers d’années, renfermant avec elle l’histoire du climat. Lorsqu’ils tombent au sol, les cristaux de neige sont entourés d’air et contiennent poussières et aérosols. En se compactant sous l’effet de son poids, la glace finit par emprisonner les bulles d’air. Le contenu en isotopes stables de l’eau nous informe sur la température passée, le contenu en aérosols sur l’origine des précipitations qui ont provoquées l’accumulation de neige, alors que le contenu des bulles d’air emprisonnées dans la glace nous renseigne sur la composition passée de l’atmosphère. Au début des années 2000, le carottage du projet EPICA Dôme C avait permis d’atteindre le socle rocheux et de mettre au jour un archive climatique unique portant sur 800 000 ans de climat. Dans cette carotte, nous pouvions constater la correspondance précise des variations de la concentration des principaux gaz à effet de serre et celles de la température au cours des cycles glaciaires / interglaciaires. Le site redevient aujourd’hui un site d’étude glaciologique particulièrement en vue car nous pensons qu’il est possible de récupérer une archive de glace continue portant sur 1,5 millions d’années. Ce serait un nouveau record!

Les bulles dans la glace de Dôme C

Arrivé à Dôme C…. (Vincent)

Je suis parti dimanche 15 décembre de la base de Cap Prud’homme avec pour destination la base de Concordia au Dôme C. Lors des 5h de montée en avion, la prise d’altitude se fait sentir. On manque un peu d’oxygène et le mal au crâne typique du mal des montagnes apparaît.
Parler de montagne en évoquant Dôme C peut paraître risible car ce site est plat comme le pays cher à Jacques Brel, mais le site est situé à 3200 m d’altitude. En raison de la raréfaction de l’air aux pôles par rapport à nos latitudes, la pression est ici bien moindre.
Nos montres altimètres, programmées pour fonctionner en France, indiquent une valeur qui oscille entre 3600 et 4000 m d’altitude. Imaginer que l’on va dormir, manger, travailler au sommet de l’aiguille du midi rend tout de suite plus tangible la notion de mal des montagnes.

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Une semaine de travail sur la côte pour commencer (message de Vincent)

Au cours des dernières semaines, une avarie a été observée sur le brise glace « l’Astrolabe ». Le navire étant parti en cale sèche à Freemantle, l’IPEV a dû faire appel à la solidarité internationale pour assurer le ravitaillement de la base de Dumont d’Urville. Nous avons rejoint le continent blanc vendredi à l’aide du brise glace australien « Aurora Australis », qui a effectué une rotation entre Hobart et la base de Dumont d’Urville. Nous avons touché la banquise jeudi 5 dans la soirée, puis avons rejoint le continent le 6 novembre après 9 jours de voyage depuis la France.

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Début de la mission EAIIST (message de Vincent)

Alors que le raid EAIIST est parti de la base de Cap Prud’homme le 24 novembre et devrait atteindre dôme C dans les prochains jours, les participants à la phase 2 du raid (travaux dans les méga-dunes et sur le retour) commencent à partir sur le terrain. C’est le cas de Vincent qui nous envoie des nouvelles depuis Hobart où il embarquera sur le navire Australien « Aurora Australis » qui a été mis à disposition de l’IPEV par l’Australian Antarctic Division (AAD). Le navire partira le 1er décembre de Hobart pour rejoindre la Terre Adélie autour du 8 décembre. Le navire passera par l’île de Macquarie. Espérons que la mer sera bonne.

Mission EAIIST

Vincent Favier est Physicien Adjoint l’IGE (Institut des Géosciences de l’Environnement), participera du 2 décembre au 15 février, au raid EAIIST qui aura lieu dans la zone de mégadunes se trouvant entre Dôme C et le pôle sud. Ses recherches portent principalement sur la mesure et l’analyse du bilan de masse de surface en Antarctique. L’objectif final est d’évaluer l’impact potentiel du changement climatique sur l’accumulation de neige. En cas de changement, l’analyse de données météorologiques provenant de stations installées sur le terrain et de sorties de modèles climatiques doit permettre d’évaluer les changements de circulation atmosphérique ou les conditions ayant provoquées les variations observées. Le rôle joué par les rivières atmosphériques sur la fonte et l’accumulation de neige en Antarctique (Wille et al., 2019) fait partie de ses préoccupations actuelles. Il collabore ainsi avec Elise Fourré, Cécile Agosta, Amaëlle Landais et Valérie Masson-Delmotte au LSCE pour évaluer les anomalies isotopiques provoquées par ces rivières atmosphériques dans les signaux enregistrés dans les carottes de glace. Les mesures effectuées lors de la traverse EAIIST permettront d’évaluer l’impact dans une zone particulièrement isolée de l’Antarctique (en terme de continentalité).